Le super Pinzgauer
Tout débuta le jour où, sur un coup de tête, je suis parti à Laon, avec mon ami Baptiste, rencontrer le propriétaire d’un véhicule atypique… un Pinzgauer 712 6x6. Le vendeur, maintenant devenu un proche, nous a emmené au bord de son étang, perdu dans la forêt... Le véhicule crachait des flammes sur le chemin tel un dragon (Erwan signifiant Dragon en Celte…vous pouvez en déduire mon prénom). Nous avons dormi dans le véhicule, doté d’une cellule de camping, à la lumière d’un coucher de soleil et d’un magnifique feu de bois. Après ce petit séjour, je me décidais à acheter ce drôle de camion rafistolé de tous les côtés et rentrer de manière légèrement inconsciente jusqu’en Alsace (environ 400km). Ne connaissant rien à la mécanique et n’ayant pour outils qu’un cliquet et quelques tournevis, je me suis vite rendu compte que ça n’allait pas être une tâche facile (quelques nuits d’angoisses à la clé). Pour débuter cette restauration, je devais commencer par trouver un local. Après avoir fait le tour des fermes et des hangars, j’ai toqué (sur les conseils d’un proche) à la porte d’une maison accolée à un ancien garage automobile. Par chance, le propriétaire accepta de me louer son local. N'ayant rien dans ce garage, j’ai commencé à aménager une petite annexe pour y vivre, en compagnie des araignées et des souris. Bien sûr, il n’y avait ni chauffage ni eau courante, il fallait chercher l’eau à la rivière pour la vaisselle, les toilettes et pour nettoyer mes mains pleines de cambouis. L’hiver n’a pas été facile mais le froid forge le caractère… Sensibilisé à la cause écologique, j’ai commencé à récupérer des outils et des objets auprès de particuliers qui n’en voulaient plus, ou même dans la rue, afin d’avoir tout l’attirail nécessaire pour mon projet. Comme on dit, petit à petit, l’oiseau fait son nid. Pour rentrer dans le vif du sujet, le Pinzgauer 712 (le 710 étant la version 4x4) est un véhicule de l’armée autrichienne de la marque Steyr Puch des années 70 (le mien datant de 1976). Je suis passé par la restauration de la carrosserie et du chassis, la réparation du pont arrière, des réducteurs et du pont avant, du faisceau électrique, du système de freinage, du système hydraulique d’activation des différents ponts et bien sûr du moteur. Après deux ans d’acharnement, je touche au bout de cette aventure, d’un point de vue mécanique. J’ai eu la chance d’avoir mon oncle (Geotrouvetout) qui m’épaulait pour réaliser ce beau projet et partager ses connaissances mécaniques. Grâce à ses moments passés ensemble, des liens forts se sont tissés, il m’a permis d’avoir la force et le courage d’avancer, malgré les difficultés rencontrées. Nous avons également partagé de bonnes parties de rigolade. Pour l’anecdote, lors de la première sortie du véhicule après sa restauration (juillet 2024), nous avons perdu la roue avant gauche en pleine balade… Elle nous a doublé et a commencé les moissons dans le champ de maïs. Heureusement, pas de casse ni de blessure, ouf ! (NB : il est recommandé de vérifier à deux fois le serrage des roues, surtout pour un véhicule tout terrain…). Aujourd’hui, beaucoup d’améliorations restent à faire. Je n’ai pas encore attaqué l’aménagement de la cellule de camping. Je souhaite la restaurer en utilisant uniquement des meubles de récupération (trouvés à Emmaüs, sur des sites de seconde main ou dans la rue) afin de rester sur ma ligne de conduite concernant le gaspillage du matériel. Un treuil Ramsey de dépanneuse ainsi qu’une galerie de toit seront installés sur le véhicule. Pour consolider celui-ci, je réfléchis à la construction d’arceau de sécurités autour de la cellule (tout ceci avec du matériel de récupération bien sûr). Une fois tout cela terminé, le véhicule sera prêt pour l’aventure. J’aimerais sillonner l’Alsace et rencontrer la population afin de les sensibiliser à la diminution du gaspillage et à la beauté de la nature. Sur les photos, vous pourrez notamment admirer le Pinzgauer à l’entrée du garage, au milieu d’une bananeraie et d’un potager atypique, réalisé avec des plantes récupérées pour la grande majorité dans des bennes de magasin de jardinage ou chez des particuliers. En espérant vous avoir fait voyager quelques instants dans mon univers. NB : L’utilisation du WD 40 sur un tissu est utile pour enlever des traces de graisse malencontreuses sur la carrosserie et sans abimer la peinture granuleuse utilisée dans ce projet. PS : Le remplacement du moteur thermique par un moteur électrique est une idée pour un avenir plus lointain.
